Rush
Rush, l'histoire, transposée au cinéma, de la rivalité qui a opposé, dans les années 70, James Hunt et Niki Lauda, au coeur d'une période où la Formule 1 était le sport de tous les dangers. Au-delà de ce combat de gladiateur où le circuit remplace l'arène, c'est la personnalité de ces hommes qui ne peut laisser insensible. Prêts à tout pour l'adrénaline que procure 300Km/h de pure vitesse mécanique, conscients, en se retrouvant tous à chaque début de saison, que certains ne seront plus là à la fin, acceptant de courir 20% de risque de mourir au début de chaque course... des fous disaient certains, et encore seraient-ils davantage dans cette époque aseptisée qu'est la notre, des playboys (pour certains) millionnaires et inconscients, des drogués de la vitesse, dépendant de l'adrénaline. Sans doute. Mais qu'importe. Même s'ils devaient pour cela frôler la mort à chaque instant, ces hommes se sentaient vivants, pleinement, à un point que bon nombre d'entre nous ne peuvent seulement imaginer. Et qu'on le veuille ou non, tous, au fond de nous, avons un jour envié de tels personnages. Car ils sont le symbole de la prise de risque poussée à l'extrême, de notre capacité à nous, humains, d'aller plus loin que ce à quoi notre nature, notre éducation, nos règles ou notre société nous prédestinent. Ils sont l'allégorie d'un rêve, pour beaucoup inatteignable, de faire sauter les barrières, de dire merde au monde, à ses règles et à ses carcans, et d'aller seulement aussi loin que possible.
Beaucoup les ont décrié, beaucoup les dénigrerons encore, arguant que le principe de précaution, voire le principe de prévention, sont les vraies valeurs du monde moderne. Mais si l'on est honnête avec nous-même, tous, dans un coin de notre tête, avons ce rêve de vivre ainsi, à 300 à l'heure au sens propre ou figuré, faisant fi des règles et des principes, flirtant avec la mort et ne se sentant jamais plus vivant qu'en la frôlant au plus près.
